
Qu’elle est loin l’époque où on se souvenait surtout des exploits des bleus contre les hommes vêtus tout en noir, où repenser à un France – Nouvelle Zélande rappellait certes les finales perdues mais aussi 1999 et 2007, et pour les plus anciens le match de 1986 à Nantes, ou encore d’un Ali Williams perdant sa mâchoire sur un contact avec Chabal.
Historique
Aujourd’hui ce qui revient forcément à l’esprit, c’est ce match d’octobre 2015, quart de finale de la Coupe du Monde en Angleterre (sans les anglais déjà sorti en poules … Mouarff), où la France en a pris 60 dans la musette, n’a jamais semblait être capable d’inquiéter les NZ, au-dessus, physiquement, techniquement, rugbystiquement … L’image d’un Michalak se faisant contrer et sortant aussitôt sur blessure (mentale ou physique, là est la question), d’un Julian Savea jouant avec les poussins Nakaitaci et Spedding (le premier a mis plus d’un an à se remettre mentalement de cette humiliation), et d’un super rassemblement post-échec des instances du rugby français.
S’il y a bien une chose qui défini la Ligue et la Fédé c’est l’attentisme … le réveil 12ans après, une fois que s’être mangé une giffle, enfin là en l’occurrence ça ressemblait plus à un autobus lancé tout droit sur le rugby français. Au final pas grand chose n’en est ressorti, ou en tout cas les choses peinent à en sortir.
Le match de l’an dernier à la même période, malgré un très bon contenu, n’a en rien effacé la déroute de la CDM. En réalité la seule chose qu’elle a permis c’est l’éclosion au plus haut niveau de Kevin Gourdon qui avait fait plus que rivaliser avec les blacks. Mais à la fin la France n’avait pas réussi à l’emporter…
On retente nôtre chance par deux fois cet automne avec le premier match samedi soir à 21h et le second mardi en fin d’après-midi. Pour la petite histoire, le second match est uniquement là pour faire rentrer de l’argent dans la po-poche de Bernie le dingue, euh pardon, de la Fédération Française de rugby (oui je m’y perd entre public/privé, avec toutes les histoires de conflits d’intérêt, de copinages qui gravitent autour de Bernie ..). Ce deuxième match sera peut-être même boudé par les NZ qui, il faut le dire, n’en ont rien à foutre ! Ils ont demandé à le jouer le plus tôt possible pour décamper le plus rapidement vers les terres écossaises.
Les informations
La France
La France doit faire face, outre à une vague de froid, à une vague de forfait assez énorme, presque un Tsunami tant le nombre est important, et le pire c’est que les joueurs qui viennent pour palier un forfait finissent par être forfait à leur tour. Auraient-ils peur ?
Pêle-mêle : Guillamon, Lamerat, Fickou, Vakatawa, Ouedraogo …
Tout ça s’ajoute aux forfaits programmés de cadres ou de futurs cadres, Fofana et Iturria notamment. En gros on est mal barré !
La Nouvelle-Zélande
Les oreillons ont fait leurs apparitions chez les blacks ! Ioane a été le premier touché (Julian Savea, pas convoqué, aurait-il fait appel à un sorcier vaudou ? Raté, Ioane sera bien titulaire tout de même), Squire pourrait bien avoir été contaminé, et sait-on jamais le reste de l’équipe avec. Encore un coup des australiens ça surement !
Comment battre les Blacks ?
Pour battre les blacks, hormis une épidémie d’oreillons, il faudra tout de même faire un match plein, de la première minute au coup de sifflet finale (qui des fois intervient très tard, cf : France – Pays-de-Galles). Il faudra tenir le ballon et tenir le rythme. La force des blacks est de bonifier tous les ballons de récupération, en trois passes ils sont en train de danser la samba dans vôtre en-but.
Donc la première chose à faire c’est de jouer, mais de ne pas sur-jouer, ne pas tenter des off-loads à la pelle et apprendre à passer au sol. Qui dit passage au sol dit aussi déblayage rapide et efficaces. Dans le rugby moderne les rucks sont devenus le nerf de la guerre, vous pouvez ralentir des ballons, y gratter des ballons de récupération, voire y dégommer vos adversaires (surtout quand vous vous appelez Richie McCaw…). Et dans ce secteur, le constat est alarmant : aucun troisième ligne français, ni deuxième ligne d’ailleurs, n’est un gros gratteur, depuis la retraite du Dark Destroyer, personne n’a été capable d’assurer la relève, Pica est surtout un tank, Gourdon un plaqueur-coureur-puissant, Cancoriet coureur-puissant … Il faudra donc compter sur Guirado et pourquoi pas Basta pour effectuer ce travail dans les rucks.
Il va falloir être capable de défendre à 10mètres de nôtre ligne sur de longues séquences, donc défendre sans faire de fautes et défendre en se relevant rapidement, et c’est là-dessus où j’ai le plus peur pour les bleus. Surtout avec le forfait de Lamerat, très gros défenseur, très bon plaqueur et quasiment infatigable (conjugué à l’absence de Fofana qui plus est).
Il va falloir être capable de faire vivre le cuir, de vite éjecter les ballons des rucks et donc d’avoir une ligne d’attaque toujours en mouvement, toujours repositionné pour attaquer, soit par le biais de blocs d’avant, soit dans le champ profond. Et ça part d’un numéro 9 dynamique ! Antoine Dupont et Belleau auront cette lourde charge d’animer le match, j’espère qu’ils iront avec l’envie et une certaine insouciance, que l’on verra le vrai Antoine Dupont (et qu’il ne finira pas grillé comme Sebastien Bezy après ces Test-matchs …)
Novès n’y va certes pas pour perdre, mais va vouloir envoyer du jeu, pratiquer un rugby de mouvements, et on pourrait avoir un match avec beaucoup de rythme et donc pourquoi pas, pas mal de points (une petite cinquantaine).
Composition
Le XV de départ de la Nouvelle-Zélande :
McKenzie – Naholo, Crotty, S.B. Williams, Ioane – (o) B. Barrett, (m) A. Smith – Cane, Read (cap.), Fifita – Whitelock, Romano – Laulala, Coles, Hames
Remplaçants:
Taylor, Crockett, Tu’ungafasi, S. Barrett, Todd, Perenara, Sopoaga, Lienert-Brown
Le XV de départ pour affronter la Nouvelle-Zélande :
Ducuing – Huget, Doumayrou, Bastareaud, Thomas – (o) Belleau, (m) Dupont – Picamoles, Gourdon, Cancoriet – Gabrillagues, Vahaamahina – Slimani, Guirado (cap), Poirot
Les remplaçants :
Maynadier, Chaume, Kotze, Jedrasiak, Jelonch, Serin, Trinh-Duc, Penaud
Les NZ envoient une équipe quasi-type, leur back-line risque de nous faire bien des misères … Monsieur Barrett pourrait bien enrhumés quelques défenseurs. Ils ont l’avantage de sortir du Four-Nation, d’avoir vécu 4 mois ensemble consécutivement ou presque.
L’inconvénient : la fin de saison, si chez nous, le championnat ne fait que débuter, les Néo-zélandais sont quasiment en vacances … mérités après une longue saison.
Du côté français on se cherche encore, une ligne d’attaque tout neuve, jamais elle n’avait joué ensemble, Basta et Teddy Thomas font leur grand retour, Doumayrou va connaître sa première sélection (tout comme Belleau) contre ses cousins Néo-zélandais ! Ducuing va découvrir les matchs qui comptent réellement (ouais non parce que les matchs de juin … voilà quoi !).
Devant c’est pareil, plusieurs expérimentations, la première pour Cancoriet (et c’est tellement mérité, le minot parti de Massy a bien grandi, et grossi aussi!).